Le « FOMO », le fameux sentiment qu’on ne veut rien rater (the fear of missing out) est, au fond, la peur que la vie des autres est meilleure que la vôtre. Il n’y a rien de pire pour le budget et pour la santé mentale.
Ces temps-ci, dans notre monde post-pandémique, le FOMO a le vent en poupe.
Avez-vous remarqué la quantité affolante de clichés de voyage sur Instagram? S’il vous semble que tous vos amis s’en vont aux endroits les plus exotiques, vous n’avez pas totalement tort. Il s’agit d’une tendance que les médias appellent la « revanche des voyageurs ». Pour assouvir ce désir ardent de voyager, on multiplie les déplacements et on renverse la sédentarité imposée de la pandémie.
Prenons garde à ne pas leur emboîter le pas.
De nos jours, la pression sociale nous guette de manière insidieuse, par le biais de nos téléphones intelligents et des réseaux sociaux, allumés parfois en permanence – c’est toujours une bonne idée de désactiver vos notifications!
Le syndrome FOMO a une incidence incontestable sur notre santé financière et sur notre santé mentale. Certains en parlent comme d’une maladie.
Si vous êtes souvent stressé par votre perception du mode de vie des autres, songez à vous donner des instants de répit. C’est le concept de « JOMO », the joy of missing out, soit la joie de rater quelque chose, qu’il faut adapter à ses goûts et à ses intérêts.
L’idée du JOMO n’est pas de devenir un ermite, mais de vous retrouver dans chacune de vos activités. Pourquoi? Parce que c’est vous qui devez les choisir, de manière autonome.
En poussant les gens à déconnecter du flux constant des expériences des autres et de l’influence des réseaux sociaux, le concept de JOMO commence à devenir de plus en plus populaire. Inventé en 2012 par Anil Gash, et ajouté au lexique du site Dictionary.com cette année, le JOMO devient un véritable mot d’ordre dans la culture numérique.
Dans une perspective de bien-être financier, le JOMO peut être un outil puissant pour vaincre ces désirs superflus, soit la pulsion matérialiste d’acheter au-delà de ses moyens, et pour vivre plus simplement.
Mais il y a plus : le JOMO est une source d’inspiration pour les gens parce qu’il renvoie à une vision plus éclairée du bonheur, à un état de gratitude qui peut nous aider à nous libérer du bruit de la société consumériste, fondée sur la gratification immédiate, la compétitivité et la pression sociale. Jay Shetty, un conférencier-motivateur et ex-moine, dont les « bouts de sagesse » sont devenus viraux, a créé une vidéo sur le JOMO, qui parle de l’importance de gérer son temps avec plus de sérénité et d’intention.
Comment atteindre la joie de manquer quelque chose
Vous trouverez ci-dessous quelques conseils à suivre, du plus simple au plus abstrait.
Nous sommes presque tous accros à nos cellulaires. Il faut songer à limiter votre utilisation autant que possible, surtout si vous l’utilisez pour « tuer le temps ». Commencez votre sevrage quelques heures par jour. Laissez votre cellulaire dans une pièce de votre maison afin de casser cette mauvaise habitude de le consulter toutes les 10 minutes. Faire défiler des images et vidéos peut être agréable dans un premier abord, mais est-il nécessaire de suivre au-delà de 200 personnes?
Avant d’accepter une invitation, prenez un moment pour faire une liste de vos priorités. Acceptez le fait que vous ne pouvez pas tout faire. Il s’agit de faire de votre mieux avec le budget disponible. Et posez-vous des questions : qu’est-ce que j’ai vraiment envie de faire indépendamment des autres?
Il y a une activité ou une sortie dont vous n’êtes pas sur? Assurez-vous d’en clarifier les détails. Trop souvent on dit « oui » sans savoir ce à quoi on s’engage.
Instagram n’est pas le mal absolu. Beaucoup utilisent cette plateforme pour rester en contact avec sa famille et ses amis. L’onglet Explorez, quant à lui, vous expose à une galerie infinie d’images souvent mises en scène ou retouchées et qui ne reflètent pas la réalité. Il est important de garder un œil critique lorsque vous visionnez ces contenus. Nombreux d’entre eux sont des contenus commandités vous poussant à la consommation. Ils sont souvent des annonces subtiles qui essaient de vous vendre un produit. Rappelez-vous que le vrai danger du syndrome FOMO est quand une version erronée de la réalité influence vos propres envies et désirs.
Les campagnes marketing sur les médias sociaux font un excellent travail pour nous créer des besoins et nous faire vouloir des choses que nous n’avons pas. Lorsque des publicités ciblées apparaissent sur votre fil d’actualité, à côté des photos de vos amis, elles peuvent sembler encore plus accessibles et attrayantes.
Si vous avez de la difficulté à contrôler vos dépenses inutiles, essayez de prendre du recul et d’apprécier ce que vous possédez déjà. Comme le dit Jay Shetty, quand vous ressentez la gratitude, vous ne pouvez pas être dans un autre état : vous ne ressentez plus cette envie d’assouvir des désirs inutiles quand vous êtes reconnaissant de ce que vous possédez déjà.
Un des plus grands penseurs à avoir décrit et expliqué le pouvoir du moment présent est Eckhart Tolle. Son idée d’être un constant « observateur silencieux » de vos pensées et de vos émotions est un excellent outil pour mettre en avant la conscience de soi. En d’autres termes, FOMO et JOMO ne sont pas que des petits acronymes sympathiques. Une fois que vous avez un nom pour ce qui cause votre peur ou votre joie, vous êtes plus dans la capacité de contrôler votre état mental et mieux équipé pour chasser les pensées destructrices.
N’oubliez pas que le bien-être financier n’est pas seulement une question de chiffres. Établir un budget n’est que la partie visible de l’iceberg. Il faut comprendre les vraies raisons derrière vos habitudes de consommation. Pouvoir contrôler vos désirs inutiles exige de la volonté, de la patience et, par-dessus tout, de la conscience de soi.
Comment gérez-vous le syndrome FOMO (la peur de manquer quelque chose) et pratiquez-vous le JOMO (la joie de déconnecter)? Ont-ils affecté votre bien-être financier? Joignez-vous à notre conversation sur Facebook ou Twitter