Avez-vous honte de vos dettes? Les sentiments de culpabilité face au surendettement sont certainement difficiles à supporter. Ils peuvent être particulièrement dangereux pour les personnes âgées.
Alors que de plus en plus de personnes du troisième âge prennent leur retraite endettées, le poids moral de ce fardeau peut avoir un sérieux effet sur leur bien-être.
De récentes études ont montré que les personnes âgées vont parfois prendre des mesures extrêmes pour rencontrer leurs obligations financières, comme par exemple sauter des repas ou négliger de faire des réparations urgentes et nécessaires sur leurs automobiles ou dans leurs logements.
Pourquoi? Souvent on pense que le fait de ne pas payer ses dettes, ou de faire faillite, n’est pas une solution envisageable. Plusieurs pensent qu’il est préférable de se priver des besoins de base pour joindre les deux bouts. En effet, la faillite serait une honte.
Nous avons récemment parlé avec un de nos Syndics autorisés en insolvabilité à Montréal, Ronald Gagnon, pour en apprendre plus. Il nous a raconté l’histoire d’une femme, à qui on accorde le prénom fictif de Marie-Christine pour des raisons de confidentialité.
Marie-Christine est une veuve de 76 ans qui ne pouvait plus payer ses dettes. Pour elle, déclarer faillite était hors de question, car « c’est une question de principe », disait-elle.
Marie-Christine avait accumulé des dettes sur ses cartes de crédit, environ 30.000 $. Ce sont des dettes plutôt dangereuses. Avec des taux d’intérêt qui touchent les 20 %, les remboursements sont longs et coûteux. Marie-Christine avait aussi un financement automobile qui s’élevait à plus de 8.000 $. Certes, en tant que retraitée, ses revenus n’étaient pas suffisants pour alléger le fardeau. Elle avait du mal à avancer. D’un côté, elle voulait réduire ses dettes, mais, de l’autre, elle tenait à sa qualité de vie.
Par contre, quelque chose devait changer, elle le savait bien. Dans le but de libérer plus d’argent dans son budget, elle a d’abord opté pour des mesures extrêmes.
Marie-Christine est allée vivre chez sa fille dans une autre province. Le dépaysement était difficile. Québécoise, elle ne se sentait pas du tout chez elle. Bien qu’elle ait apprécié l’hospitalité de sa fille, elle vivait mal le déracinement.
C’est à ce moment, lorsque son autonomie et ses repères lui manquaient le plus, que Marie-Christine a pris l’initiative de demander de l’aide pour ses dettes. Elle espérait pouvoir, un jour, retourner chez elle. Elle se demandait s’il existait des solutions à l’endettement qui pourraient lui rendre la vie un peu plus facile.
Elle a décidé de rencontrer un syndic chez BDO. L’idée de déposer une proposition de consommateur semblait lui convenir. Pour elle, elle voulait rembourser le plus qu’elle pouvait; elle n’avait pas l’intention de jeter l’éponge. Ses dettes, se disait-elle, étaient son problème à elle. Elle en assumait la responsabilité. En effet, le poids moral de sa situation financière lui pesait beaucoup.
Quand Marie-Christine s’est présentée à nos bureaux, elle était très stressée, inquiète et avait honte de sa situation. Malgré la barrière linguistique, elle a fait comprendre à nos syndics qu’elle n’était pas le genre de personne à ne pas respecter ses obligations financières. Pour elle, sa décision de demander de l’aide était le signe d’un échec.
Nos syndics l’ont soigneusement écoutée, mais ont jugé bon de référer son dossier à Ronald Gagnon notre syndic à Montréal, qui pourrait travailler avec elle, dans sa langue maternelle. Ronald a expliqué à Marie-Christine qu’il y avait d’autres solutions à envisager et que le sacrifice de son autonomie n’était pas nécessaire, ni même avantageux pour sa dignité. Marie-Christine a commencé à voir sa situation d’un nouvel œil.
De retour à Montréal, Ronald lui a présenté toutes ses options. Ils ont envisagé ensemble la proposition de consommateur, mais la durée de celle-ci s’avérait un frein pour Marie-Christine qui voulait régler ses problèmes de dettes dans les meilleurs délais et ne pas créer de problèmes pour ses enfants si jamais elle rencontrait des problèmes de santé.
« Dans son cas, en considérant ses faibles revenus, son désir de conserver son autonomie et de garder son véhicule, mais aussi son âge et le fait qu’elle craignait de perdre son réseau social et ses habitudes, elle a finalement opté pour la faillite. Cette option lui a permis de demeurer dans son milieu, conserver son autonomie et, surtout, sa dignité. »
— Ronald Gagnon, Syndic autorisé en insolvabilité, bureau de Montréal
La faillite n’est jamais une décision facile. Mais elle peut s’avérer la solution la plus efficace pour les personnes qui ont besoin d’un soulagement immédiat de leurs dettes et d’un nouveau départ. Votre syndic est là pour vous guider et pour humaniser le processus. Marie-Christine a hésité longtemps avant de décider de déclarer faillite. Mais durant le processus, elle se sentait respectée et écoutée. Elle a pu laisser derrière elle les sentiments de culpabilité et a depuis retrouvé le sourire.
À en croire plusieurs, il y a une honte associée à la faillite. Mais c’est précisément cette émotion qui peut empêcher quelqu’un de trouver l’aide dont il a réellement besoin. Certes, la plupart des gens veulent tenir parole et rembourser toutes leurs dettes. Nous comprenons parfaitement ces sentiments de responsabilité. Mais nous comprenons aussi que les problèmes de dettes sont complexes. Ils dépassent souvent le contrôle des meilleures intentions.
Culpabilisez-vous à cause de vos dettes? C’est une bonne idée d’en parler avec des gens à qui vous pouvez faire confiance. Vous pouvez réserver une consultation gratuite en ligne. Vous pouvez également en apprendre plus sur vos options d’allégement de la dette en vous joignant à notre conversation sur Facebook ou Twitter.