Envisagez-vous de retourner vivre chez vos parents? Les résultats de notre dernier indice d’accessibilité financière reflètent une situation loin d'être idyllique pour de nombreux jeunes Canadiens, en particulier en ce qui concerne l'endettement, la nécessité de réduire l'essentiel et même l'épargne.
Retourner au nid familial est-ce donc générationnel?
Non, mais si le scénario d’un film comme Tanguy vous met mal à l’aise, sachez qu’un nombre croissant de Canadiens retournent vivre chez leurs parents. Dans de nombreux centres urbains, 40 à 50 % des personnes âgées de 20 à 34 ans vivent avec au moins un de leurs parents ou grands-parents.
Si vous faites ce choix, vous ne serez pas le premier à l’avoir fait. Et vous ne serez certainement pas le dernier. Mais si vous jouez bien vos cartes et mettez à profit ce temps pour vous remettre sur la bonne voie, vous aurez fait plus qu’éviter l’échec. Vous serez dans une position idéale pour réussir, et votre retour chez vos parents pourrait s’avérer être l’une des meilleures décisions de votre vie.
Retourner vivre chez ses parents ne se passera pas bien si votre présence a un impact négatif sur leur situation financière et psychologique. Si, par exemple, vos parents vivent avec un revenu fixe, le coût supplémentaire d’une autre personne dans la maison pourrait déstabiliser leur plan financier à long terme ou leurs projets à court terme de voyage, de rénovation ou de réduction de la taille du logement.
En bref, retourner vivre chez ses parents doit être bénéfique pour vous ET pour vos parents – et c’est à vous de vous en assurer. Cela peut se traduire par une contribution aux factures plus importante que ce que vous êtes prêt à assumer au départ. Il peut s’agir de prendre en charge des tâches ménagères que vos parents avaient sous-traitées (comme le jardinage ou le nettoyage). Et cela signifiera probablement qu’il faudra payer un loyer à vos parents.
Mais, n’oubliez pas que vous en aurez pour votre argent. Pour vous, il s’agit de retrouver un environnement familier et stable, propice à un nouveau départ dans votre vie. Il y a aussi des avantages pour vos parents. Non seulement ils reçoivent un coup de main pour régler certaines de leurs factures, mais ils peuvent également passer plus de temps avec leur enfant.
Selon le site rentals.ca, le locataire canadien moyen paie 2 014 $ par mois. Cela représente 24 168 $ de retour dans vos poches sur une année. Et même si vos parents vous demandent un loyer pour vivre avec eux, il est peu probable qu’il corresponde à ce que vous paieriez sur le marché.
En 2023, le prix pour nourrir une famille moyenne de quatre personnes augmenterait de 1 000 $. Si vous êtes allé à l’épicerie récemment, il vous a sans doute paru clair que cette prédiction est en train de se réaliser.
Le fait de partager les factures avec vos parents vous sera également d'une grande aide. Il en va de même pour le partage des frais de chauffage, d’électricité, d’eau, de téléphone, de données et de tout ce que vous payez mensuellement.
Lorsque vous vivez seul, vous devez quitter votre domicile pour avoir une interaction humaine, ce qui vous garantit presque toujours de dépenser de l’argent. Être à la maison avec ses parents signifie avoir quelqu’un dans la pièce voisine avec qui vous pouvez parler à tout moment. Si vous avez de la chance, vos parents auront affronté et surmonté des épreuves similaires et pourront vous donner de véritables conseils.
Au fur et à mesure que vous réduisez vos dettes grâce à l’argent économisé sur le loyer, la nourriture et les factures, vous payez moins d’intérêts chaque mois, ce qui vous rapproche de l’objectif de ne plus avoir de dettes. Une fois que vous aurez fait cela, vous serez plus près de réparer les dommages que vous avez pu causer à votre crédit, ce qui facilitera la recherche d’un logement pour que vous puissiez quitter la maison familiale.
Enfin, vous pourriez consacrer une partie de ce que vous épargnez à votre future situation de vie. Selon le montant que vous pouvez économiser, votre prochain logement pourrait être exactement ce que vous souhaitez.
Fixez des limites et des responsabilités afin d’éviter les moments délicats.
C’est probablement la partie la plus difficile du retour chez vos parents, surtout si vous avez quitté leur maison depuis assez longtemps pour développer vos propres habitudes et préférences. Parmi les sujets de discussion, on peut citer :
En prenant ces décisions dès le début et en collaborant, vous vous épargnerez beaucoup de stress tout au long de la période où vous vivrez avec vos parents.
Chaque situation familiale est différente et ce ne sont pas tous les parents et enfants qui se réjouiront de la colocation.
C’est pourquoi il est primordial de définir ces territoires et frontières qui risquent de froisser tant les parents que les enfants. Souvenez-vous que retourner vivre chez vos parents n’est pas « un retour chez soi », remarque la psychanalyste Simone Korff-Sausse. Les parents vous taperont inévitablement sur les nerfs, mais au moins ils sont chez eux. Soyez donc conscient de vos actions et de vos comportements afin de cultiver le respect mutuel.